Accoucher à l'hôpital est souvent synonyme dans notre conscience collective de (sur)médicalisation. Ce que ne souhaite pas de plus en plus de futures mamans. Hors, il est tout à fait possible de mener un accouchement totalement physiologique à la maternité en ayant toutes les cartes en main !
1° Se préparer
Se préparer à la naissance permet de comprendre et de mieux appréhender le jour J. On devient alors maître et actrice, on sait et on peut donc poser des choix éclairés. Savoir c’est également se créer une zone de confort favorable à un accouchement serein. Se préparer à accoucher peut se faire de différentes façons : aller à des cours de préparation, s’informer via des sources sûres, lire des ouvrages de référence, ...
Attention que la préparation à l’accouchement ne doit pas être uniquement physique. Apprendre les différentes positions physiologiques est très utile mais comprendre tous les bouleversements hormonaux, le rôle primordial de notre cerveau reptilien, travailler le lâcher-prise, le rôle de nos émotions, ... est tout aussi important lors d’une préparation à l’accouchement !
2° Eliminer l’inconnu
Afin d’accoucher dans les meilleures conditions possibles, vous devez être sereine. Hors le fait de ne pas connaître quelque chose peut générer du stress ou des angoisses inutiles. On veillera donc à éliminer au maximum tout ce qui est inconnu.
En posant toutes les questions qu’on souhaite à la maternité, notre gynécologue, notre doula, notre sage-femme, ...
En allant visiter la maternité ou le lieu de naissance, même plusieurs fois au besoin
En repérant le trajet pour la maternité (heures creuses et heures de pointe) + l’entrée des urgences au besoin
En se renseignant sur les protocoles de la maternité et comment se déroule un séjour
En se renseignant sur les possibilités “physio” de la maternité ? Salle nature, accouchement dans l’eau, possibilité d’acupunture, d’hypnose, d’autres techniques proposées, ...
En se mettant d’accord sur ce qu’on souhaite pour les visites et en prévenant déjà l’entourage
En organisant déjà le retour à la maison
Le stress que l’inconnu peut nous faire ressentir nous fait sécréter de l’adrénaline. Cette adrénaline inhibe notre ocytocine, hormone des contractions. Une future maman qui sécrète trop d’adrénaline verra le travail ralentir, voire même s’arrêter. Ce qui peut générer un cercle de stress / douleur. On comprend donc pourquoi il est très important d’éliminer toutes les sources d’inconnu afin de se focaliser sur la sérénité de la future maman.
3° Se faire accompagner
Être accompagnée lors de l’accouchement est très important. On ne parle pas ici de porter les valises mais bien d’accompagner de manière plus profonde la future maman dans son incroyable traversée de la mise au monde de son bébé. Il est donc très important que le co-parent soit également investi dans l’accouchement. Il aura le rôle crucial de phare au milieu de l’océan de contractions.
La seule chose que la future maman devra faire le jour J, c’est accompagner son corps pour donner la vie et ne devra se tracasser de rien d’autre! L’accompagnant devra donc préserver la bulle de sérénité de la future maman.
On parle ici du co-parent mais d’autres personnes peuvent également accompagner la future maman : un autre membre de la famille, une doula, ... Attention toutefois à vérifier si cela est autorisé par la maternité.
4° le projet de naissance
Rédiger son projet de naissance va permettre de se poser les questions de ce qu’on souhaite pour son accouchement et donc parfois de se renseigner sur certains sujets.
On posera nos souhaits par écrit de manière claire et synthétique afin de pouvoir être parcouru rapidement par le personnel médical.
Rédiger son projet va permettre ainsi de ne pas réexpliquer à chaque sage-femme, gynécologue, anesthésiste, ... ce que vous souhaitez pour votre accouchement, ce qui vous ferait sortir de votre bulle à coup sûr.
Attention, il s’agit de souhaits. Un accouchement ne se déroule jamais à 100% comme on l’idéalise. Il faut donc rester ouverte aux imprévus (on peut les anticiper également) et l’accepter.
Quelques questions à se poser
Pendant le travail
Bénéficier d’un massage du périnée?
Recevoir de l’ocytocine de synthèse ?
Utiliser mes effets personnels (musique, duvet, ...)?
Ouverte ou non à une rupture des membranes ?
Lors de la poussée
Pouvoir adopter la position qui me convient le mieux
Eviter d’être dérangée par les allers-retours
Venir chercher mon bébé moi-même
Attendre que bébé soit descendu au maximum dans le vagin avant de pousser
À la naissance de bébé
Clampage tardif du cordon
Retarder les premiers examens pour privilégier le peau à peau
Si c'est une césarienne
Pouvoir être accompagnée par le co-parent
Que le champ chirurgical soit baissé
Avoir une explication de chaque étape réalisée
Peau à peau le plus rapidement possible
5° confiance et intimité
Confiance et intimité sont les 2 maîtres-mots pour un accouchement serein.
L’intimité est primordial. On ne s’imagine pas faire caca ou faire l’amour avec des machines qui sonnent de partout, des personnes qui font sans cesse des va et vient, qui vous auscultent et vous observent, ... Et bien c’est exactement pareil pour accoucher. On a besoin de se sentir bien. On hésite donc pas à se créer son cocon et à protéger cette bulle d’intimité en demandant à limiter le nombre de venues dans la chambre ou encore à réduire au minimum les examens gynéco...
Confiance, intimité, sécurité, lâcher-prise et sérénité !
La confiance est le 2ème pilier.
Il est important que la future maman ait confiance en ses pleines capacités. Confiance en son corps qui sait accoucher, en sa force à traverser chacune des contractions, ...
Mais aussi confiance en son accompagnant(e) et l’équipe médicale. Il est donc important de veiller à un climat de réceptivité et de confiance dès son arrivée à la maternité.
La confiance en soi et envers les autres va permettre à la future maman de lâcher-prise pour laisser la main à son corps.
L’intimité et la confiance vont générer un fort sentiment de sécurité chez la maman. Exactement ce dont elle a besoin pour donner naissance à son futur bébé.
6° Positions physiologiques et gestion de la douleur
La mobilité de votre corps, combinée à la gravité, sera une des clés maîtresses lors de votre accouchement.
Votre bassin doit pourvoir bouger de toute son amplitude afin que bébé puisse se positionner dans le bon axe, appuyer sur votre col, entamer sa descente.
La douleur, quant à elle, est une des pièces du puzzle avec laquelle il va falloir composer durant tout l’accouchement. Apprendre à la comprendre, à ne pas en avoir peur mais aussi à la moduler vous permettra de rester actrice, positive, en pleine conscience de votre accouchement. Céder à la peur de la douleur vous fera sécréter de l’adrénaline ce qui peut avoir un impact considérable sur le travail qui va ralentir voir s’arrêter.
Nos ateliers peuvent vous aider à gérer et moduler cette douleur le jour J !
7° Les actes médicaux
Accoucher à l’hôpital ne signifie pas qu’on a pas son mot à dire face aux différents actes médicaux qui peuvent être pratiqués. N’oubliez jamais qu’il s’agit de votre corps, votre accouchement, votre bébé. C’est donc votre droit légitime d’accepter ou refuser certains actes.
À retenir
Vous pouvez refuser tout acte médical comme un examen vaginal, la pose d’un cathéter, une épisiotomie, ...
Vous pouvez demander une alternative à l’acte médical proposé
Vous pouvez demander des explications quant à l’acte pratiqué
Tout acte médical doit être effectué avec votre consentement
Vous pouvez demander à différer un acte médical
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